Salut!

Dernière semaine de juillet, un mois qui s'est avéré pénible pour tous les cryptos bros, mais qui à l'air de vouloir finir sur une bonne note. On l'espère tous, car une clôture mensuelle bullish pour Bitcoin peut effacer 1 mois de sentiment bearish très rapidement.

Aujourd'hui, on va explorer un peu la narrative DePin, mais avant de plonger dedans, petit rappel sur les narratives pour ceux qui ont oublié.

Une narrative représente une thématique particulière dans le marché des cryptos. Une narrative peut-être tous et n'importe quoi, du moment qu'il y a un mouvement et qu'on pose un nom dessus.

Des narratives farfelues j'en ai vu, en voici quelqu'une:

• Animal Racing (course d'animaux en tout genre)

• PolitiFi (Trump, Boden)

• Tourisme décentralisé

• Sleep2Earn (Dors et gagnes)

Pas de ça aujourd'hui!

La narrative du DePin existe depuis bien plus longtemps que tu ne le crois et tu y as peut-être participé si tu as eu une PS3 chez toi.

En effet, au milieu des années 2000, une initiative appelée Folding@home a utilisé la puissance de calcul de certaines PS3 pour contribuer à la recherche scientifique. Le projet permettait aux propriétaires de PS3 de participer à des simulations de repliement de protéines lorsque leur console n'était pas utilisée.

Cette initiative a été lancée le 23 mars 2007 et a eu son petit succès. En seulement deux jours, plus de 30 000 PS3 avaient déjà renvoyé des unités de calcul, portant la puissance totale de calcul de Folding@home à 952 téraFLOPS (une unité de mesure informatique, dont 697 pour les seules PS3 !

C'était une première forme de calcul distribué à grande échelle, utilisant des ressources de calcul inutilisées pour un bien commun.

Et devine quoi ? C'est exactement ce que vise les projets DePin aujourd'hui !

Récemment, le créateur du projet CETI (un projet DePin) a partagé ses réflexions sur l'état actuel et l'avenir du DePin.

Voici ce qu'on peut en retenir :

🔎 DePin connaît un regain d'intérêt

"Je constate une forte augmentation récente des projets DePin", note l'auteur. L'idée fondamentale du DePin est d'étendre l'économie du partage au domaine du calcul. Au lieu de limiter les fournisseurs de puissance de calcul à quelques géants tech comme Amazon, le mouvement DePin vise à démocratiser cet accès.

📝 Le défi de la vérification

Tous les projets DePin partagent un défi commun : comment vérifier que le travail effectué hors blockchain a été fait honnêtement ? L'auteur appelle cela "le problème de vérification" et c'est la première chose qu'il examine dans chaque projet DePin.

Il existe trois approches principales pour résoudre ce problème :

a) Le consensus subjectif :

C'est l'approche la plus ancienne et la plus flexible. Elle fonctionne comme suit :

1. Des nœuds de travail effectuent un calcul et attestent du résultat au réseau.

2. Des vérificateurs évaluent la réputation des travailleurs de manière arbitraire.

3. Le système concilie les réponses des travailleurs et les scores de réputation des vérificateurs.

4. Les travailleurs sont payés selon les vérificateurs qui les ont soutenus, avec généralement la plus grande part des récompenses allant au travailleur le plus rapide.

L'auteur explique : "Fondamentalement, ces systèmes affirment que l'argent est la vérité. Comme ceux qui détiennent de l'argent ont généralement pour objectif d'en gagner plus, nous pouvons nous attendre à ce qu'ils agissent de manière à maximiser leurs profits et pas nécessairement de façon honnête."

Petit problème avec ce système.

S'il n'y a pas de point de Schelling objectif derrière lequel se coordonner et si l'on ne prend pas soin d'empêcher la copie des réponses, les nœuds commenceront simplement à voter en copiant les électeurs les plus importants, les plus capitalisés/influents, et le système se dégradera en une centralisation.

Le point de Schelling ou point focal est, en théorie des jeux — mais sans qu'il y ait forcément de rivalité — une solution à laquelle les participants à un jeu de « coordination pure » qui ne peuvent pas communiquer entre eux sur ce sujet auront tendance à se rallier, parce qu'elle leur semble présenter une caractéristique qui la fera choisir aussi par l'autre.

b) La preuve statistique :

Cette approche utilise des méthodes statistiques pour vérifier le travail.

Le hachage Bitcoin en est un exemple célèbre : "Vous ne soumettez que le meilleur hash que vous avez, et à partir de cela, le pool de minage peut déduire la quantité de travail que vous avez statistiquement dû effectuer pour trouver ce hash et vous donner un crédit proportionnel."

Un modèle courant de preuve statistique est l'échantillonnage, utilisé pour des tâches comme le rendu et l'entraînement ML (machine learning). On peut faire la comparaison avec le concept du Panopticon : ne sachant pas quand les gardiens regardent, on doit toujours se comporter comme s'ils le faisaient. C'est ainsi que Render Network aborde la vérification des tâches de rendu.

"Le panoptique est un dispositif spatial qui permet d’embrasser du regard la totalité d’un espace, et donc une surveillance continue des individus."

L'auteur explique : "Pour le DePin avec échantillonnage, chaque travailleur ne saura pas quel segment de la tâche parallèle sera répliqué pendant la vérification, et étant donné qu'ils ont une garantie à perdre s'ils se comportent mal, l'action optimale pour chaque travailleur est simplement de faire le travail honnêtement."

Pas mal, mais on peut faire encore mieux.

c) Les preuves formelles :

C'est l'approche la plus rare mais aussi la plus prometteuse.

Voici un aperçu de son fonctionnement:

1. Le travail effectué génère sa propre preuve : Imaginez que le travail lui-même crée automatiquement un "reçu" prouvant qu'il a été fait correctement.

2. Vérification rapide : Ce "reçu" peut être vérifié très rapidement, peu importe la complexité du travail original.

3. Utilisation des preuves ZK : Les preuves à connaissance nulle (ZK) sont souvent utilisées ici. C'est comme dire "Je connais le code du coffre-fort" sans révéler le code lui-même.

4. Efficacité : L'idée est de créer cette preuve ZK en même temps que le travail est fait, sans trop ralentir le processus.

5. Un avenir prometteur : L'auteur pense que cette méthode deviendra de plus en plus importante à l'avenir, car elle offre le meilleur équilibre entre sécurité et efficacité.

En résumé, les preuves formelles permettent de vérifier qu'un travail a été bien fait sans avoir à le refaire ou à révéler des informations sensibles. C'est comme avoir un super détecteur de mensonges qui fonctionne instantanément et ne révèle rien d'autre que "vrai" ou "faux".

Pour rappel, une preuve ZK (zero-knowledge) est une méthode par laquelle une partie (le prouveur) peut prouver à une autre partie (le vérificateur) qu'une déclaration est vraie, sans révéler aucune information au-delà de la validité de la déclaration elle-même.

💥 L'importance de minimiser les frictions

Pour le reste de la conception d'un projet DePin, l'auteur recommande de minimiser les frictions. Il suggère d'utiliser une L2 Ethereum pour la plupart des tâches génériques et de permettre une facturation abstraite des comptes plutôt que d'imposer des frictions de tokens utilitaires aux acheteurs de puissance de calcul.

📋 Les tâches

L'auteur évoque une catégorie spéciale de tâches qui pourraient servir de base à des blockchain DePin. Ces tâches sont pratiquement infinies. Des exemples incluent le pliage de protéines, la cartographie des étoiles, ou encore le fameux entraînement de modèles IA.

💡 Une alternative à la preuve de travail traditionnelle

L'auteur suggère que ces tâches DePin pourraient remplacer le travail traditionnel des blockchain Proof-of-Work, rendant ainsi le système plus utile et potentiellement sans inflation. 

"Au lieu de recevoir des BTC, vous minez et recevez quelque chose comme une part d'un modèle d'IA que vous avez aidé à entraîner", explique-t-il.

Posséder 0,001% de ChatGPT parce que tu l'a aidé à s'entrainer. Check.

Pour conclure l'article, l'auteur affirme que nous assistons à une explosion de systèmes de vérification moins généraux et spécifiques à des tâches. Des projets comme Filecoin et Arweave s'attaquent au stockage de données, tandis que d'autres comme IO et Akash s'occupent du calcul GPU. Helium fait du WiFi, Theta et Livepeer font du streaming vidéo, et Audius fait du streaming musical.

Il conclut sur une note optimiste : "Cela a peut-être pris 7 ans à construire, mais j'adore quand un plan se concrétise."

Voila pour le résumé de cet article fort intéressant. La narrative DePin est vieille comme le monde, mais elle n'avait pas vraiment d'étiquette jusqu'à 2023. C'est maintenant chose faite et c'est un secteur qui fait un peu plus de sens que les autres car il touche notre quotidien indirectement et vise à améliorer les services que nous utilisons.

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